Nominations à la Sopecam : le bon et le moins bien...

Publié le par Bobby

Le Conseil d’administration de la Sopécam, société éditrice de Cameroon Tribune, de Week-end et de Nyanga a décidé de la redistribution des cartes principalement au sein de du management de sa publication phare. Ce mouvement du personnel est marqué par la mise au garage de la profession de Raoul Lebogo Ndongo, mais aussi par la promotion de Yves Atanga et de Alain Tchakounté. Quelle lecture peut-on faire de ces récentes nominations?

 

Christophe BOBIOKONO - cbobio@gmail.com

 

1- Que Alex Mimbang, qui avait amorcé une sortie du métier en transitant par une fonction assez controversée de Sous Directeur de la Communication au sein du Groupe Commercial Bank of Cameroon (avec tout le mauvais lobbying au sein des Rédactions et son corollaire de corruption des journalistes) s'enfonce un peu plus vers une voie qui l'éloigne du journalisme. Il devient clairement un ancien confrère puisqu'il ne travaillera plus dans la collecte et le traitement des infos pour les besoins du public. Son nouveau job? La coordination de la vente des services de l'imprimerie de la Sopécam... Comme à l'époque où Joly Koum fut recruté par la Conac, c'est une autre défaite du journalisme (la profession) qu'il faut constater. 

2- Que Raoul Lebogo Ndongo quitte la prestigieuse fonction de Directeur de la Rédaction pour la Direction de la Régie interne de la Sopecam. Il connaît un peu ce nouveau métier même s'il ne le le faisait que de manière incidente lorsqu'il fut Chef du Bureau régional de la Sopecam, puis, des années plus tard, Chef de la Division régionale de la Sopecam dans le Littoral. Comme pour Alex Mimbang, c'est clairement aussi une perte pour le journalisme. Lui, reste quand même un peu au contact de la publication, puisqu'il vendra ses espaces... C'est quand même un coup dur pour les journalistes de la Sopecam. Le style de l'homme fait de convivialité tranchait nettement avec le règne de certains de ses prédecesseurs: de vrais "colons"... Il sait prendre les coups à la place de ses collaborateurs. Il a peut-être payé pour ça, quand on connaît la panique déclenchée avec la publication pas très appréciée dans CT des illustrations de Popaul et de M. Belinga Eboutou à la suite de l'investiture du président ivoirien... Ce n'était peut-être pas un bon censeur et un bon fusible au goût du management de la Sopecam. On doit être triste avec ce qui vient de se passer...

3- Que le "jeune" Alain Tchakounte fait un bond prodigieux... Il avait peut-être la meilleure couleur "Bamileke" (excusez du peu) de la maison. Il va bien rééquilibrer les couleurs ethniques d'un management aux tons outrageusement "monotones" dans ses mouvements ces dernières années... On voit bien que le Conseil d'administration peut regarder au-delà de l'Est et du Centre (j'allais dire le Mfoundi et la Lékié, même si j'exagère un peu) dans le contrôle des postes au sein du gouvernail de CT (eh oui!), même si ce type de coup d'oeil reste parfois furtif... Mais je ne boude pas mon plaisir de voir la jeunesse prendre le pouvoir avec Alain à ce poste très important, même s'il ne remplace pas un vieux à proprement parler...

4- Que Yves Atanga reçoit enfin une promotion à la dimension de son énorme talent. Je salue de deux mains cette promotion qui a longtemps été retardée avec le faux prétexte de l'age... Il y a longtemps, selon diverses sources concordantes au sein du Conseil d'administration, qu'il avait été proposé comme chef de la Division régionale de la Sopecam dans le Littoral. L'intelligence pratique, le travail et le talent, mais aussi la courtoisie font un bon mariage en lui. On pouvait déjà imaginer cela quand ils a démarré sa carrière à Mutationsen compagnie de Stéphane Tchakam (un peu son alter ego depuis l'école de journalisme, mais qui n'a pas accepté de ne pas bénéficier de la même confiance au sein de la Sopecam)... On peut dire qu'avec Yves, au moins dans les intentions, le journalisme revient aux commandes de la Rédaction. Ce n'était pas le cas depuis trop longtemps.

Le nouveau REC va devoir composer avec Martin Badiang Ba Nkeng, son prédecesseur au poste, qui est devenu Directeur de la Rédaction... L’ancien Rec connaît un bon couronnement pour son extraordinaire carrière (il a été deux fois Rec). Ne va-t-on pas assister à la cohabitation de deux REC? Le risque est grand. Pour moi, cependant, Raoul et Yves auraient constitué un leilleur attelage... Martin, lui est de l'école de ceux qui veillent trop au respect des ordres de la hiérarchie, même s'ils étaient manifestement illégaux ou contre la profession et le droit du public à l'information... C'est donc un bon militaire. Mais, à en croire mes amis de la Sopecam, son bâton ne sera jamais aussi gros par exemple que celui d’un certain Pem (Patrice Etoundi Mballa). Déjà quelque chose de gagnée...

Il y a de quoi ne pas être totalement triste...

C.B.

 

 

 

Publié dans Médias et gouvernance

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